Film français.
Réalisé par : Abdellatif Kechiche.
Avec : Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche...
Genre : Drame, Romance
Durée : 2h57min
Année de production : 2013.
Synopsis : Adèle, une lycéenne de 17 ans, ne comprends pas ce qui ne va pas chez elle. Elle sort avec Thomas, un terminal, mais elle ne ressent pas ce qu'elle "devrait ressentir", ni désir ni amour pour lui. Peu après avoir m'y fin à leur relation, elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus. Adèle est hantée nuit et jour par son souvenir...
Avis : Voilà c'est fait.
Je viens de revisionner La Vie d'Adèle.
Alors attention... gros spoilers !
Si ça vous dérange, allez à l'essentiel : la partie "Pour conclure", à la fin de l'article.
Je dois vous avouer avoir pesté plus d'une fois. Devoir me retaper le marathon du sexe lesbien, 18 fessées, une bonne dizaine de repas en gros plan bucaux bien dégueux, 14L de morve et Léa Seydoux... mais bon, il fallait tout de même que j'en parle de ce graaaand fiiilm palmé d'or n'est-ce pas !
Tout d'abord j'avoue, la première partie du film passe surprenamment bien. Je me suis même surprise à penser "mais en fait... ce n'est pas si mal ! Ce serait même presque... bien ?!" (Fort heureusement arrive le moment fatidique à 01h15 où tout rentre dans l'ordre, avec la fameuse scène d'amour si sensuelle, si subtile, si... pertinente ! AH-AH. Bref.) La première partie donc, m'a plutôt convaincue, si l'on fait abstraction du mulet du prof, des quelques gros plans bouches de mastication et de la scène du bar lesbien (où toutes les lesbiennes semblent passer leur temps à se rouler des pelles...).
Les actrices sont plutôt bonnes, je reconnais qu'Adèle Exarchopoulos excelle, même si sa constante expression d'hébétée me tape sur les nerfs, cela sied tout à fait au personnage donc rien à redire.
La prédominance progressive du bleu à l'image est un bel exemple d'une utilisation subtile de l'image cinématographique. Adèle ne dit rien, pourtant tout est dit !
Toute la partie rencontre et flirt de leur relation est elle aussi très bien construite. La tension sexuelle constante qui émane des deux jeunes filles est parfaitement rendue dans le jeu des regards, la promiscuité des corps et les silences.
Et puis arrive (enfin !) leur premier baiser, premier baiser tout à fait normal, pas très passionné même au vu de toute la tension accumulée jusque là. Suite à quoi...
BLIM !
C'est parti pour l'improbable kamasutra lesbien.
Non mais sérieusement ! Adèle fait l'amour avec une fille pour la première fois, elle a donc eu le droit à un Pack Découverte c'est ça ? Offre spéciale avec cunnis debout, doigtage par devant et par derrière, 69... et même un échantillon d'anulingus si je ne m'abuse (?)! Tout ça en évitant un maximum les positions plus classiques permettant de regarder son partenaire dans les yeux par exemple, non visiblement on n'est pas là pour ça !
Alors peut-être suis-je une grosse prude mièvre, je ne sais pas, mais quelle lesbienne en ce monde a vécu une première fois ressemblant de près ou de loin à ce foutoir ?! Et admettons, quand bien même ! Cette représentation est-elle pertinente et réaliste vu tout ce que l'on vient de voir ??? Et où était la conseillère lesbienne pendant le tournage de cette scène hein ?? (En train de se taper la coiffeuse sans doute, parce qu'entre le mulet du prof et les cheveux d'Adèle, y'a de quoi se demander ce qu'elle foutait de ses journées celle là ! Excusez-moi je m'emporte).
Bref.
Ah, et j'allais oublier...les claques. Les 18 CLAQUES fessières qu'elles se donnent pendant cette scène (et dans les autres), qu'est-ce que c'est que ça ? Une ou deux je veux bien mais 18 ! Pourquoi ?? Pourquoi tant de fessées ??
Pour conclure sur ces scènes de sexe (qui, je crois, en ont fait grimacer plus d'une), je pense qu'il y avait un moyen tout autant (et même surement plus) impactant pour le spectateur de mettre en scène leur passion. Vouloir montrer du sexe cru, brut, réaliste pouvait s'inscrire ici, mais pas si maladroitement, pas en leur faisant prendre des positions toutes les plus improbables les unes que les autres dans un enchaînement même pas pertinent. Steve Jobs l'avait compris "simple can be harder than complex". Cette scène est tout simplement ridicule d'invraisemblance.
Elle me rappelle en fait la scène de sexe entre Alice et Dana dans The L Word, lorsqu'elles se sautent dessus pour la première fois et enchaînent les positions sexuelles toutes l'après-midi. Sauf qu'ici c'est un ressort comique, c'est absurde et la réalisatrice rit de cette exagération avec le spectateur. Dans La Vie d'Adèle, si on rit, c'est d'exaspération. Comment peut-on passer autant à côté de son sujet...?
Cette première partie donc, m'aurait preeeesque convaincue si la scène de sexe n'était pas venue tout gâcher. J'aurais même pu penser que je regardais un bon film. C'est pour dire.
Mais la deuxième partie m'a vite ramené à la réalité. C'est long, c'est mou. On voit qu'Adèle et Emma ont mûri et évolué, mais séparément. Elles n'ont désormais plus grand chose en commun, et Emma semble à la fois exaspérée et ennuyée par sa compagne. Les répétitives scènes de repas et de danses ne viennent plus du tout enrichir le propos du film, tout semble piétiner, il n'y a plus grand chose à raconter et pourtant il reste une heure de film. La scène de rupture, censé sans doute être le climax du film, m'a exaspérée. Seydoux ne prend même plus la peine d'essayer de jouer d'ailleurs...
De la morve, encore de la morve... |
La vague tentative de reconquête d'Adèle dans le café était de loin l'élément le plus intéressant. Son désespoir quand elle comprend qu'Emma ne l'aime tout simplement plus est palpable et l'on ne peut qu'avoir de l'empathie pour elle.
Quant à la fin, elle m'a beaucoup déçue aussi. Abdellatif Kechiche n'aura pas eu la maladresse de caser Adèle avec un homme, mais son traumatisme dû à sa séparation nous laisse envisager qu'elle n'essayera pas de se retrouver quelqu'un tout de suite. Elle ne se fait draguer que par des hommes, on se doute bien alors qu'elle va traverser une grande période de solitude sentimentale vaguement comblée par quelque coups (masculins) d'un soir. Wouhou.
Pour conclure...
Je respecte la volonté du réalisateur d'avoir voulu faire une adaptation très libre de la bande dessinée, mais par conséquent, quand on a lu la BD, on ne peut s’empêcher de comparer les deux et ça fait très mal de voir tant de subtilité et de poésie totalement mise en lambeaux. La réalisation qui se voulait sans doute personnelle, arrive à de très belles choses mais les gâche totalement avec des maladresses désespérantes. Et pourtant, je ne considère pas que ce soit un mauvais film (je ne le note d'ailleurs pas si mal que ça). Mais je suis très énervé contre lui car il avait tout pour être bon et il me donne la sensation de s'être saboté lui-même. Comme un élève intelligent mais feignant. Un bon gros gâchis.
Conseil : Dépensez plutôt vos sous et votre temps dans la très belle bande dessinée
"Le bleu est une couleur chaude", elle est grandiose !
"Le bleu est une couleur chaude", elle est grandiose !
Ma note : 11/20
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11/20, t'es sympa... xD
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