Jennifer's Body

Film américain.
Réalisé par : Karyn Kusama.
Avec : Megan Fox, Amanda Seyfried, Johnny Simmons...
Genre : Horreur, fantastique.
Durée : 01h45 min.
Année de production : 2009

Synopsis : Jennifer est LA fille populaire d'une petite ville américaine sans problème. Elle collectionne les conquêtes masculines sans s'en cacher. Pourtant après un incendie au cours d'un concert de rock, sa meilleure amie Needy la retrouve chez elle couverte de sang. À partir de ce jour, son comportement change radicalement : Jennifer est devenu une mangeuse d'homme au premier sens du terme...

Mon avis : J'ai trouvé ce petit film d'horreur réussi dans son genre, qui fera son effet en première partie de "soirée halloween" par exemple. N'attendez pas un film lesbien, il contient une seule scène et un unique baiser lesbien (Spoiler, surlignez pour voir : (bien que l'on puisse discuter de l'ambiguïté des sentiments de Needy envers sa meilleure amie). 
 
Le jeu sur le mélange des genres teen-movie et horreur/gore donne un ton parodique tout à fait appréciable, l'humour n'empêchant pas l'horreur de faire son petit effet. La B.O très rock s'avère donc tout à fait en harmonie avec l'hybridité des genres. D'ailleurs le morceau de rock fictif récurrent devient rapidement exaspérant malgré sa charge parodique, nous faisant redouter avec horreur ses apparitions dans le film (et j'exagère à peine !)

Le travail de photo et d'étalonnage sont très réussis, ils jouent sur une gamme chromatique bleu/jaune/noir qui prend toute sa force au cours d'une des scènes finales dans la piscine reconquis par la nature, finalement indomptable et indompté. Cela réfère à la [sorte de] métaphore filée du film sur l'incapacité de l'homme à contrôler ses pulsions et instincts. Celui-ci tente de les contenir pour pouvoir vivre en société qui se veut évoluée et contrôlée. Cependant à la moindre catastrophe le plaçant en situation de survie, ses instincts primaires prennent le contrôle et toute trace de civilité disparaît. Les nombreuses références à Dieu et au diable, pures inventions humaines justifiant les actes inhumains des humains, renforcent aussi le sentiment de décadence, de dégénérescence et de perte des fondements. L'allusion au 11 septembre (avec le cocktail bleu-blanc-rouge qui devient marron) et les drapeaux américains brûlés par le feu, sont autant d'éléments qui dressent l'esquisse d'une société désillusionnée par ses propres fondements et valeurs. (Bien sûr, l'élément métaphorique premier étant le personnage de Jennifer, aux apparences de bombe sexuelle sous laquelle se cache en fait une bête monstreuse assoiffée de sang et d'intestin masculin.)

J'ai trouvé la métaphore intéressante, mais j'aurais apprécié qu'elle soit plus travaillée et subtile. 
En fin de compte, le sujet apparaît un peu comme sujet fourre-tout : nous pouvons tout aussi bien y voir un message féministe, un jeu sur l'inversement des rôles, Jennifer devenant une prédatrice pour ses proies masculines. L'aspect religieux peut lui aussi offrir un axe d'analyse.

Un film que l'on apprécie de voir et même de revoir quand on est amateur d'horreur et de ton décalé.

 
+1 pour le générique/diaporama final en guise d'épilogue, sur fond rock and gore très sympa !

. À propos... du scénario : La scénariste du film, Diablo Cody, écrivait la même année (2006) le script de Juno qui remporta l'oscar du Meilleur scénario.

Ma note : 14/20
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